Interview alumni : Julien VAST, menuisier.

Interview alumni : Julien VAST, menuisier.

Dans cette interview, découvrez Julien VAST, menuisier de formation et responsable d’atelier au sein de l’entreprise Coriabois, spécialisée dans la restauration de patrimoine ancien et de monuments historiques. Après un début de carrière dans la logistique, il opère une reconversion vers le métier de menuisier. Il partage avec vous son parcours, les raisons qui l'ont poussé à choisir la menuiserie, ainsi que les défis.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Julien VAST, j’ai 34 ans et je suis menuisier de formation. J’ai obtenu un Brevet Professionnel en menuiserie après un parcours en deux temps : deux années de CAP à Brétigny, puis deux années de spécialisation supplémentaires.
Avant cela, j’avais déjà suivi une première formation au MCFA, où j’ai obtenu un CAP de staffeur ornemaniste. Ce premier diplôme m’a donné un aperçu du travail de la matière, et c’est ce goût du travail manuel qui m’a guidé par la suite.
Aujourd’hui, j’occupe le poste de responsable d’atelier au sein de l’entreprise Coriabois. C’est une entreprise située aux Ulis, dans le département de l’Essonne. C’est une société spécialisée dans la restauration de patrimoine ancien et de monuments historiques.
On intervient principalement sur des chantiers de restauration de fenêtres et autres éléments de menuiserie anciens, avec une forte exigence de respect des matériaux et des techniques d’époque.

Quelles sont vos missions au quotidien ?

Mon travail est centré sur la fabrication et la restauration d’ouvrages de menuiserie. Cela peut être des petits éléments, comme des placards, ou des pièces bien plus imposantes, comme des portes cochères, ces grandes portes qu’on retrouve souvent dans les immeubles parisiens, donnant accès aux cours intérieures.
Chaque pièce a ses propres contraintes et son histoire, ce qui rend chaque mission unique.

Pour quel type de clientèle travaillez-vous ?

Nous travaillons avec différents types de clients. Il y a quelques particuliers, mais ce n’est pas la majorité de notre activité. L’essentiel de notre travail concerne le secteur public, notamment via des marchés liés à la restauration de bâtiments historiques.
Par exemple, nous avons récemment été missionnés pour restaurer l’intérieur du pavillon des eaux, une dépendance située à proximité immédiate du château de Versailles. C’est le type de projet emblématique qui donne du sens à notre métier.

Pourquoi avez-vous choisi ce métier ?

Avant de me lancer dans la menuiserie, j’ai travaillé pendant près de neuf ans dans la logistique, occupant différents postes comme cariste ou chef d’équipe.
Avec le temps, j’ai eu envie de changement. Je ressentais le besoin de faire quelque chose de plus concret, de plus utile, un métier manuel avec une vraie valeur ajoutée.
Je me suis rappelé du CFA de Brétigny, où j’avais déjà suivi une formation. J’ai consulté les offres de formation et j’ai découvert le cursus de menuisier.
Le travail du bois m’a tout de suite parlé : partir d’un matériau brut et le transformer en un objet à la fois utile et esthétique, c’est quelque chose qui m’a immédiatement séduit.

Quelles qualités sont essentielles pour être un bon menuisier ?

D’après moi, il faut d’abord avoir de la patience, car le travail du bois demande du temps et de la précision. Ensuite, la rigueur permet de respecter les mesures, les alignements et les finitions. Il faut aussi faire preuve de créativité pour résoudre les problèmes et s’adapter aux situations. Enfin, une certaine logique est nécessaire pour comprendre comment les pièces s’imbriquent et fonctionnent ensemble.

Suivez-vous des plans pour vos ouvrages, ou avez-vous une certaine liberté ?

Cela dépend beaucoup du type d’ouvrage. Certains projets nécessitent un respect strict des plans, notamment lorsqu’il s’agit de restauration patrimoniale avec des normes précises. Mais dans d’autres cas, on a une certaine marge de manœuvre, ce qui nous permet d’apporter notre expérience et notre regard technique pour adapter ou améliorer l’existant, tout en s’assurant que le résultat soit solide et durable.

Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Ce que j’aime avant tout, c’est la restauration et la fabrication d’ouvrages. La restauration est particulièrement intéressante : on récupère des pièces abîmées, parfois considérées comme irrécupérables, et on leur redonne une seconde vie. Le fait d’intégrer de nouveaux morceaux de bois à l’ancien, avec pour objectif que l’intervention soit la plus discrète possible, est un vrai défi. Quand on y arrive, les gens ne voient même pas qu’une restauration a été faite, et c’est très gratifiant.

Pouvez-vous nous donner un exemple de défi que vous avez relevé ?

Le plus gros défi que j’ai eu à relever, c’était la fabrication d’une porte cochère complète à partir de l’existant. J’avais l’exemple de l’ancienne porte, mais il fallait que je la reconstruise intégralement, à l’identique, en respectant chaque détail. C’était un gros chantier, d’autant plus que je n’avais pas encore obtenu mon diplôme à ce moment-là. C’était une belle expérience, très formatrice, que je suis fier d’avoir réussi.

Qu’est-ce qui vous motive dans l’idée de devenir formateur ?

Depuis toujours, j’ai ce goût de la transmission. Je le vois aujourd’hui avec les apprentis que nous accueillons dans l’entreprise. Quand je leur explique certaines choses et que je vois leur regard s’illuminer, ça me rappelle mes débuts, quand j’apprenais moi-même et que tout semblait nouveau et passionnant. Pouvoir susciter cette curiosité chez quelqu’un d’autre, c’est vraiment quelque chose qui me donne envie de transmettre.

Pourquoi avez-vous choisi le BTP CFA Île-de-France pour votre formation ?

J’y avais déjà suivi une formation auparavant, et ça s’était très bien passé. L’équipe pédagogique est vraiment exceptionnelle.
Personnellement, je ne suis pas scolaire du tout. J’ai arrêté mes études après la 3e pour me diriger vers une filière professionnelle. Et ce que j’ai aimé au CFA, c’est qu’il n’a rien d’un cadre académique strict.
Il y a une vraie proximité avec les formateurs, qu’on appelle rarement "professeurs". Ils sont accessibles, ouverts aux discussions, même en dehors des cours. Parfois, en cours de sciences, on se met à parler de la Lune ! Ce genre d’échanges crée une atmosphère détendue et familiale, propice à l’apprentissage.

Quel conseil donneriez-vous à un jeune qui veut se lancer dans la menuiserie ?

Je dirais d’abord : s’ils aiment ce métier, qu’ils n’hésitent pas à foncer. C’est la passion qui fait tenir dans la durée.
Et ensuite, un conseil important : prendre son temps sur les ouvrages. C’est en travaillant avec soin et précision qu’on produit un résultat de qualité. C’est ce qui fait toute la différence.

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