Interview alumni : Clara POTIER, peintre en bâtiment.

Clara POTIER illustre parfaitement l’importance de la passion et de l’adaptabilité dans le choix d’une carrière. Après une première formation artistique, elle a décidé de se réorienter vers un métier manuel alliant technique et créativité : la peinture en bâtiment. Forte d’une expérience en entreprise, elle souhaite aujourd'hui devenir auto-entrepreneuse et, à terme, créer sa propre structure. Dans cette interview, Clara nous partage son parcours, ses motivations et sa vision du métier, tout en livrant de précieux conseils aux jeunes souhaitant suivre la même voie.

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Clara Potier, j'ai 26 ans. Après avoir obtenu mon CAP, j’ai réalisé mon apprentissage pendant un an dans une entreprise qui m’a ensuite embauchée en CDI. Je suis restée un an et demi. Aujourd’hui, je souhaite me lancer en tant qu’auto-entrepreneuse et, à terme, créer ma propre entreprise. Pour cela, je lis beaucoup sur l’entrepreneuriat et j’apprends à comprendre les aspects administratifs, fiscaux et juridiques de la gestion d’une société. L’auto-entreprise me semble être une bonne première étape avant d’envisager une structure plus grande.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de créer votre propre entreprise ?

L’autonomie avant tout. J’ai envie de travailler à mon rythme, de ne pas dépendre des décisions de l'employeur et de choisir les projets qui m’intéressent. Mon objectif est de faire de la peinture et de la rénovation classique, mais aussi de pouvoir proposer des prestations plus artistiques selon la demande des clients. Dans une entreprise, ces opportunités sont rares, alors qu’en étant à mon compte, je pourrai les créer moi-même.

De plus, le travail en équipe peut être compliqué, notamment en tant que femme dans un milieu majoritairement masculin. Être indépendante me permettrait d’éviter certaines tensions et d’organiser mon travail selon mes propres exigences.

Quelles étaient vos missions dans votre précédent poste ?

J’ai travaillé dans une entreprise spécialisée dans la rénovation. Nous intervenions aussi bien en intérieur qu’en extérieur sur des chantiers de moyenne à haute gamme, pour des particuliers. Mon travail consistait à préparer les surfaces, à appliquer plusieurs couches de finition et à assurer un rendu de qualité. Nous étions souvent amenés à rénover des portes, des menuiseries, des devantures de magasins métalliques, voire des meubles.

Qu’est-ce qui vous plaît dans le métier de peintre ouvrier qualifié ?

J’aime l’idée de redonner vie à un espace, de restaurer plutôt que de démolir pour reconstruire. C’est un métier concret où l’on voit immédiatement le fruit de son travail. Il y a aussi une dimension écologique qui me plaît, car la rénovation permet de préserver l’existant plutôt que de le remplacer.

Quelles sont les qualités essentielles pour être peintre en bâtiment ?

Il faut de la patience, de la rigueur et un bon sens de l’organisation. Connaître la théorie est primordial : on ne peut pas appliquer n’importe quelle peinture sur n’importe quelle surface. Il faut aussi avoir un bon relationnel avec les clients, car nous travaillons souvent plusieurs semaines chez eux et devons instaurer une relation de confiance.

Quel est votre parcours scolaire ? 

J’ai commencé mes études supérieures en intégrant une école d’art où j’ai étudié pendant trois ans pour décrocher une licence en tant que dessinateur praticien. Ce diplôme m’orientait vers des métiers artistiques liés au jeu vidéo, à la bande dessinée et au dessin animé. Ces domaines, bien que passionnants, sont marqués par une grande précarité et une instabilité financière. Cela m’a effrayée et j’ai ressenti le besoin de me tourner vers une voie plus sécurisée professionnellement.

J’ai alors cherché un métier en lien avec mes compétences en dessin et en art. J’ai finalement choisi la peinture en bâtiment. C'était une transition radicale, mais qui me permettait de continuer à travailler avec la couleur et la matière tout en bénéficiant d’un cadre plus structuré. J’ai suivi cette formation au CFA sous la supervision de Caroline Maniaval, qui a beaucoup contribué à mon apprentissage.

Pourquoi avez-vous choisi de vous former au BTP CFA Île de France ?

J’avais envisagé d’autres formations plus courtes via le CPF, mais elles ne comportaient pas assez de pratique. J’avais fait un stage de deux semaines en entreprise avant de me lancer pour être sûre que ce métier me convenait. L’apprentissage en alternance m’a semblé être le meilleur format pour apprendre, car il combine formation et expérience sur le terrain.

Auriez-vous un conseil pour les jeunes qui souhaitent devenir peintres ?

Faites-le par envie, pas par obligation. C’est un métier agréable et gratifiant, mais il faut être sûr de son choix. J’ai rencontré des personnes en formation qui ne savaient pas pourquoi elles étaient là, et c’est dommage. Il vaut mieux prendre le temps de réfléchir avant de s’engager dans une voie qui ne nous correspond pas.