Interview alumni - Christopher Secher : menuisier

Diplômé en 2022 d'un BP Menuisier au CFA de Nangis, Christopher Secher développe aujourd'hui son auto-entreprise. Initialement diplômé en comptabilité, il a pris un virage dans sa carrière professionnelle pour se former au métier de menuisier. À travers cette interview, il nous partage les coulisses de son quotidien, son parcours et quelques conseils pour se lancer à son tour.
Bonjour Christopher, pouvez-vous en expliquer en quoi consiste votre métier ?
Je suis artisan menuisier et je suis en train de développer mon entreprise. Mon métier consiste à la création d’agencement sur mesure, à la demande d’un client. Je travaille principalement pour des particuliers, mais je peux être amené à travailler pour des professionnels.
Quelles sont vos missions ?
Je m’occupe de l’agencement d’intérieurs. Je crée des mobiliers sur mesure, comme des dressings, des cuisines complètes. Ça m'est déjà arrivé de poser des parquets.
Est-ce que vos journées se ressemblent ?
Sur une semaine, il y a plusieurs situations, c’est assez divers. En amont de toute réalisation, il y a la relation client. Suite au démarchage, des rendez-vous clients se mettent en place pour définir les plans et les attentes. Un travail de conseil auprès du client est à effectuer ainsi que la prise de côtes.
Une fois que ces étapes sont faites, je peux passer à la conception de la réalisation en atelier, en suivant le processus suivant :
La prise de commande des matériaux nécessaires auprès de mes fournisseurs.
La conception en passant par le débit, le corroyage… Plus globalement l’usinage des matières pour obtenir les mobiliers correspondant au plan.
Une fois que la conception est faite, je fais un montage à blanc en atelier. Cela permet de vérifier, en amont de la pose, que la réalisation correspond au cahier des charges.
Pour finir, direction le chantier pour effectuer la pose et les finitions.
Quel est votre projet à court terme ?
Ayant forgé un petit réseau dans mon secteur, je vais m’affilier à d’autres entreprises en tant que prestataire de service pour travailler sur des chantiers. Cela me permettra de porter main-forte et de gagner en autonomie. Sachant que je suis fraîchement diplômé de la dernière promotion, cette expérience m’aidera à assurer le lancement de mon auto-entreprise.
Quelles sont les qualités à avoir pour faire votre métier ?
Dans mon cas, en ce qui concerne la création d'entreprise, je dirais qu’il faut :
Être organisé sur tous les points. Il faut savoir planifier un rendez-vous et un temps en atelier afin de déterminer une date de livraison au client. C’est de l’optimisation du temps. Il faut savoir se mettre à la place du client. On ne va pas se mentir, quand on a des travaux chez soi, on veut que ça soit fait rapidement et correctement. Alors, une bonne organisation permet de répondre à certains critères au niveau de la clientèle.
Être rigoureux. On a un travail qui demande beaucoup de précision, et il y a un processus de travail et de fabrication particulier. Ce qui permet aussi d’optimiser le temps.
Il faut aussi être précis, pour avoir un meilleur résultat. Plus on est précis, mieux c’est. On peut être amené à travailler au dixième de millimètre en menuiserie. Par exemple, si on travaille directement du bois et qu’on se permet de laisser une marge trop large entre deux pièces sur des assemblements, le résultat va s’estomper au fur et à mesure du temps.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?
C’est le résultat. Parce que tout au long d’un travail avec un client, c’est nous qui mettons en place le projet, et c’est satisfaisant de voir les choses se mettre en place. Et c’est encore mieux quand on a, en plus de ça, la satisfaction du client. C’est un travail manuel. Tout ce qu’on fait, on le crée de nos mains. On donne naissance aux projets. C’est très gratifiant.
Quel est le plus grand challenge que vous rencontrez dans ce métier ?
J’en ai sur plusieurs échelles.
Je suis quelqu’un de très exigeant avec moi-même. Avant de satisfaire le client, il faut que je le sois aussi. Avec mon œil de menuisier, je vois tous les petits défauts, toutes les choses qui ne vont pas. Je veux le meilleur et c’est un dépassement continuel.
Quelles formations avez-vous suivies pour devenir menuisier ?
J’ai actuellement 29 ans, et j’ai repris mes études à 25 ans au CFA de Nangis, suite à une reconversion professionnelle. Je suis reparti de 0.
Initialement, je suis diplômé en comptabilité. N’ayant pas eu la possibilité de travailler dans ce domaine, j’ai cherché du travail. J’ai travaillé dans la fonction hospitalière, ça a duré 4 ans.
J’ai eu une grosse remise en question, en pensant au futur, en me demandant si c’était vraiment ce que je voulais faire. J’ai entrepris des réunions CIO pour trouver un secteur qui me plaise vraiment. Et puis en bricolant un peu, je me suis rapproché de la menuiserie. Et à partir de là, j’ai commencé mes recherches, j’ai découvert le BTP CFA de Nangis. Je me suis rendu compte que c’était un beau réseau au niveau de l’Ile-de-France, qu’il y avait un super taux de réussite. C’était rassurant alors j’ai postulé au BTP CFA de Nangis. Ils ont été très réactifs.
J’ai passé un CAP menuisier installateur en 2 ans. Et j’ai continué avec un brevet professionnel menuisier.
Qu’est-ce que le BTP CFA Ile-de-France vous a apporté en plus de la formation au métier ?
Le passage au CFA a été une grosse ouverture de portes. Sur mes quatre années d’apprentissage, ça a été un moment pendant lequel j’ai pu anticiper et embrayer pour la suite. Ça m'a permis de m’entourer de professionnels, d’avoir un lien direct avec des entreprises, et de recevoir des conseils sur la conception de mon entreprise. Ça m'a permis de réfléchir en amont à mon projet.
Aussi, les formateurs sont très pédagogues et à l’écoute. Ils arrivent à s’adapter en fonction de l’apprenti. Ils sont très réactifs au niveau de l’entretien entre l’entreprise et l’apprenti. Il y a un bon lien. J’ai bien été accompagné et cette formation nous rapproche, au plus près, du monde du travail.
Un conseil pour les personnes qui souhaitent faire une reconversion professionnelle ?
Je dirais qu’il faut croire en soi, tout simplement. Il faut être curieux. On en apprend beaucoup de chose dans la formation. Mais à côté de ça, il faut regarder d’autres techniques, des tutos. Il faut s'entraîner chez soi, acheter ses premiers outils et apprendre à les utiliser. On n’utilise pas toujours tout en entreprise, il faut aller au-delà.
Le fait d’être curieux, ça va enrichir le savoir, et les compétences vont suivre. Plus on utilise, plus on manipule, plus on va être compétent par la suite. C’est un travail en amont, c’est comme un muscle.
Et puis après je dirais qu’il ne faut jamais rien lâcher. Quand on a quelque chose dans la tête, il faut aller au bout, même si ce n’est pas évident tous les jours. Ça fait partie du cursus. Il ne faut pas avoir peur. Il faut s’en donner les moyens.
Vous souhaitez échanger avec Christopher ? Rendez-vous sur son profil !
Articles pouvant également vous intéresser
Dans cette interview, découvrez Julien VAST, menuisier de formation et responsable d’atelier au sein de l’entreprise Coriabois, spécialisée dans la restauration de patrimoine ancien et de monuments historiques. Après un début de carrière dans la logistique, il opère une reconversion vers le métier de menuisier. Il partage avec vous son ...
Clara POTIER illustre parfaitement l’importance de la passion et de l’adaptabilité dans le choix d’une carrière. Après une première formation artistique, elle a décidé de se réorienter vers un métier manuel alliant technique et créativité : la peinture en bâtiment. Forte d’une expérience en entreprise, elle souhaite aujourd'hui devenir auto-entrepreneuse ...