Interview alumni - Aurélien DE SAINTJEAN : menuisier poseur

Diplômé d’un BP menuisier en 2021 au CFA de Nangis, Aurélien DE SAINTJEAN a ouvert sa propre entreprise quelques mois après l'obtention de son diplôme. Découvrez son métier et son parcours à travers cette interview.
Bonjour Aurélien, en quoi consiste votre métier ?
Je suis menuisier poseur à mon compte depuis bientôt deux ans. J’installe des cuisines, des salles de bains et des dressings pour des entreprises comme Cuisinella et le groupe Schmitt.
Comment se passe votre quotidien ?
Comme je suis à mon compte, je gère mon propre planning. Lorsque les cuisinistes ont des projets à me confier, ils me contactent et on définit ensemble une date de pose chez le client. L’avantage de travailler de cette manière est que je gagne du temps sur la recherche de clients et mon planning est complet trois mois à l’avance. J’ai constamment du travail.
Au quotidien, je pose en général deux cuisines par semaine, et une installation prend environ deux jours. Parfois, il y a un jour de creux dans la semaine, mais certains projets nécessitent plus de temps alors ça complète bien. Au niveau des horaires, je commence à 8h sur les chantiers et je termine aux alentours de 17h ou 18h en fonction du chantier.
Comment se construit un projet avec un client ?
Le client se rend chez un cuisiniste, ils construisent ensemble le projet en 3D. Une fois que la commande est validée, il y a un délai d’environ 1 mois et demi pour que la cuisine soit livrée. C’est à ce même moment que j’interviens pour réaliser l’installation. Je n’ai pas spécialement de contact avec le client à part lorsque je me déplace chez eux au moment de la pose.
Selon vous, quelles sont les qualités à avoir ?
Il faut être ponctuel, comme dans tous les métiers, c’est important. Je dirai aussi qu’il faut être très précis dans le métier de menuisier. Un seul millimètre de jeu est déjà trop, il faut vraiment être précis et minutieux dans ce qu’on fait pour obtenir un beau résultat. Et pour finir, il faut aimer son travail.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans ce métier ?
Actuellement je fais de la pose, mais à la base j’aime particulièrement faire des fabrications sur mesure en bois, en chêne, en frêne… Rien qu'à l'odeur, quand on coupe et qu’on rabote, c’est vraiment ce que j’adore.
Mais aujourd’hui, j’aime voir la satisfaction des clients. Voir leur projet en 3D, c’est quelque chose, mais le visualiser chez soi et l’utiliser, c’est autre chose. Et puis j’aime voir mon travail une fois qu’il est terminé, c’est gratifiant.
Quel est le plus grand challenge que vous rencontrez ?
C’est la vie d’entrepreneur. C'est-à-dire faire ses factures, gérer son planning. Des erreurs de planning peuvent se glisser, ça va très vite. Tout est prévu un mois et demi à l’avance, alors quand il y a un changement de dernière minute, une annulation, c’est compliqué de récupérer ce temps perdu.
Quelles formations avez-vous suivies pour atteindre ce poste ?
J’ai passé un CAP et un Brevet Professionnel en menuiserie au CFA de Nangis. J’ai bien été formé au métier et à l'entrepreneuriat puisque les deux patrons que j’ai eus au cours de mes quatres années d’étude, étaient eux aussi à leur compte. En plus de m’apprendre les méthodes de bases, ils m’ont guidé dans l’investissement de mes premiers outils de travail. Et de ce fait, j’étais prêt à entreprendre avant même de finir mon apprentissage.
Avez-vous un souvenir à nous confier au CFA de Nangis ?
Oui, j’ai pu participer au concours du meilleur apprenti de France en 2018 et j’ai obtenu la médaille d’argent aux départementales. Mes profs et mon premier patron m'ont suivi dans ce concours. On n'avait pas beaucoup de temps pour produire l'œuvre, mais j’ai pu faire des heures supplémentaires au CFA sur mes heures de travail pour pouvoir produire quelque chose de bien. C’était une belle expérience !
Un conseil pour les jeunes qui voudraient se lancer ?
Il faut aimer ce métier avant tout, ne pas se lancer simplement pour le côté financier. Je recommande aussi d’être rigoureux et précis. Ça apporte que du bonheur de voir son travail bien fait et de ne pas à avoir à reprendre les choses par la suite s’il y a un souci quelconque.
Je conseille de faire une semaine de découverte avant de s’engager au CFA. Si ça fonctionne bien, c’est l’opportunité parfaite pour trouver son premier patron et commencer son apprentissage.